1. La forteresse du sud

Elle hausse un sourcil en te regardant enfin puis elle se met à rire doucement.

- Quelle drôle d'idée !

Elle secoue la tête.

- Tu devrais jouer avec des gens de ta taille, tu vises trop haut. Je n'aime pas me faire chatouiller.

Son visage se fait plus grave.

- Et puis, la mort a été invitée ce soir, ce n'est pas une nuit à jouer.

- La mort, la mort ! Au Diable les morts, nous sommes vivants nous. Profitons-en !

Je maugrée, vexé une nouvelle fois par un refus méprisant.

- Qui est mort d'ailleurs ? Est-ce toi qui l'a tué ? Tu es finalement bien suspecte !

Ne pouvant avoir une bonne vision de ce qu'il se passe, je décide de sortir pour essayer de trouve ce qui a provoquer ce cri dans la nuit

Tu sors, donc, croisant Féloptère et Iris dehors, sur le seuil de la porte. La jeune femme fume une pipe dont se dégage une odeur âcre, emmitouflée dans une couverture. Elle discute avec l'hideuse créature à qui elle répond, ne semblant pas vraiment assimiler ta présence tout de suite.

- Qui aurais-je tué en fumant une pipe ? Mes angoisses ? Est-ce un crime ?

Elle tourne alors lentement la tête vers la Bohémienne.

- Décidément, cette nuit est bien agitée...

Elle parle lentement, comme un peu endormie. Le farfadet, qui se trouve toujours dans les volutes de fumée, commence à ressentir une drôle d'impression : son cerveau semble flotter dans son crâne, de manière assez étrange et légère. C'est très marrant...

Je me retourne dans mon sommeil.

ZzzzzzzZzzzzzzzzz ZZZZzzzzz

Voyant les deux personnes devant la porte, je ne semble pas noter de véritable inquiétude dans leur voix ou dans leur attitude. Les gens d'ici sont ils si insensible à la souffrance des autres qui ont pas même la présence d'esprit de voir ce qu'il a bien pu produire un tel bruit. Toutefois, je ne vais pas être impoli avec des gens, encore moins si ceux ci vont faire un bout de voyage avec moi. Je m'approche avant de leur demander

"Vous aussi vous avez entendu ce cri ?"

Je me retourne vers Dreania, lentement, si lentement, titubant à deux doigts de m'étaler. Mais je n'en ai cure, je me sens bien. Et puis me voilà en pleine nuit, entouré de deux charmantes créatures...

Je réponds à la bohémienne d'une voix mielleuse.
- Un cri ? Oui je l'ai entendu mais ça devait être une chouette ou un autre rapace nocturne. Mais qu'allons-nous faire maintenant que nous sommes debout, tous les trois.
Un sourire béat barre mon visage alors que mes lèvres laissent échapper un filet de bave.

Iris semble ne pas entendre la dernière question de Féloptère.

- Tout le monde a entendu le cri. Mais si les habitants du village n'ont pas pris la peine de se réveiller, c'est qu'il n'y a rien à faire. Vous devriez aller tous deux vous recoucher, demain la journée sera longue.

Légèrement gênée par la réponse d'Iris, plutot par son indifférence, je me dis que les gens d'ici n'ont vraiment que peu d'empathie envers leur semblable, et peu de curiosité aussi. Vérifiant que j'ai sur moi de quoi me défendre et m'éclairer, je passe l'entrée. Je fais mine de n'avoir pas entendu la remarque du petit homme qui est malgré tout assez vicieux. Moi qui m'attendait à voir la légende bousculé par un peu plus d'humanité de leur part ...

"Je vais aller voir quand même, même si les gens d'ici n'ont rien à faire d'un hurlement dans la nuit, il se peut que celui ci soit poussé par une créature en danger"

D'un pas faussement assuré, je prends une torche et tente de braver les ténèbres dans la direction du cri. Intérieurement, je ne suis pas bien fière mais laisser une personne peut être blessée dans le besoin n'est vraiment pas mon genre. Et si ce n'est pas quelqu'un de blessé, je suis assez curieuse pour en apprendre plus sur ce bruit. Avec de la chance c'est un phénomène naturel que je pourrais narrer une fois rentré et dans d'autre taverne ... faites que ce soit un phénomène naturel

Zzzzzz Zzzzzzzzz Zzzzzzz

Je vais être en forme à son reveil après une douce nuit de repos dans un lit et non à l'extérieur sous une pluie battante ou dans un froid hivernal. Je rêve de monstres hideux et à plusieurs têtes. Un rêve et non un cauchemar puisque les têtes tombent une à une sous la puissance d'Orage. J'ouvre un oeil, hum ce confort, il ne faut pas s'y habituer et cela n'arrivera pas car Je suis un enfant de la nature sauvage, brute, cruelle. Demain Je dormirais à la belle étoile.

Soudain, tu te cognes à un mur que tu aurais juré ne pas être là avant.

- Cela s'est passé à la forteresse. Ce n'était pas un appel à l'aide, mais un cri d'agonie. Nous ne sommes pas Nécromans, et ne pouvons rien faire pour les morts.

Iris se lève lentement, sauvant Féloptère de la fumée et de ses effets.

- Moi en tout cas, je vais me coucher.

Le mur disparait, te laissant le chemin libre. Sans doute l'as-tu rêvé.

Spoiler:

Le retour à la réalité est presque brutal. Je frissonne lorsque le froid me saisit et que les effluves me libèrent de la douce torpeur relaxante.
Je lève un visage étonné vers Dreania, comme si je venais juste de l'apercevoir.

- Bon, et nous, qu'est-ce qu'on fait ?
Pour une fois, le ton de ma voix ne laisse présager aucun sous-entendu lubrique.

Cette forteresse était vraiment terrible alors. Je ne devais pas être fraiche et reposée quand j'entrerais dans cette forteresse. Troublée par cette énorme batisse, je retourne me coucher après avoir tapoté l'épaule de Feloptère pour lui signifier d'aller se coucher. Je me rends au dortoir pour profiter des quelques heures avant le levé du soleil

Pour ma part, je ne retourne pas me coucher. Maintenant que je suis levé, toute cette histoire me tient parfaitement éveillé. J'entends de nouveau le cri déchirant la nuit dans ma tête.
Et si toutes ces histoires étaient vraies ? Moi qui ne suis pas du genre à croire tout et n'importe quoi, je commence à me poser des questions.

Je vais prendre place dans la grande salle, près du feu s'il est allumé. Dans le cas contraire, je m'active pour faire une flambée.

Rien ne vient perturber la suite de la nuit et, avant l'aube, le tavernier et sa femme commencent à tout préparer, surpris de trouver là un de leurs clients. Ils ne disent rien cependant - sinon un "bonjour" cordial - et s'affairent afin que tout soit prêt dès l'aube, lorsque les premiers clients descendent de l'étage pour se restaurer.

Vous êtes peu nombreux, les paysans et les soldats étant retournés chez eux pour la nuit.

Iris vous rejoint par la porte d'entrée, ses chaussures un peu boueuses. Elle affiche un grand sourire.

- La brume est tombée, il fait un soleil merveilleux.

Elle s'assoit à votre table et tout en piochant dans le pain qui vient d'être apporté avec vos boissons chaudes, elle regarde Féloptère.

- Vous avez trouvé une compagne pour la nuit finalement ?

Mais qu'ont ils tous à porter leur attention sur moi aujourd'hui ? En d'autres circonstances, j'aurais apprécié que deux femmes viennent s'inquiéter de ma petite personne mais là, je n'ai que mon cynisme comme réponse.

Je lève ma main et mime un geste obscène à Iris.
- Une compagne peu bavarde mais efficace ! dis-je dans un rictus las.

Affichant un regard qui montre bien que les plaisanterie de la sorte ne sont pas forcément ma tasse de thé je ne lance qu'un bref commentaire :

"Pourriez vous nous garder les détails croustillant pour les soirées au coin du feu ?"

N'espérant pas de réponse, et n'en écoutant aucune réponse du petit homme, je tourne mon attention vers Iris. Elle semblait avoir fait des repérages pendant l'aube ce qui était assez troublant. Soit elle était très prévoyante, soit elle cachait quelque chose.

"Avez vous quoique ce soit de la forteresse, mademoiselle Iris ?"

Féloptère a écrit:

- Une compagne peu bavarde mais efficace ! dis-je dans un rictus las.

Iris sourit :

- Il faut croire que tu es chanceux, petit être, tu aurais pu ne plus avoir de main.

Iris a écrit:

"Avez vous quoique ce soit de la forteresse, mademoiselle Iris ?"

- Pourquoi diable voulez-vous que j'ai quelque chose de la forteresse ?

Puis elle regarde Gam manger, visiblement surprise et amusée de le voir engouffrer une telle quantité de nourriture. Elle fait un clin d'œil à Féloptère :

- On pourrait presque croire que d'autres se sont amusés, cette nuit...

Puis, avec un grand sourire, elle s'adresse au guerrier :

- Bonjour Gam ! Vous avez bien dormi cette nuit ?

Elle commence à bien me plaire cette Iris ! Malgré notre étrange rencontre cette nuit, je lui trouve une certaine malice.

Je lui fais un clin d'oeil et désigne du chef le grand gaillard, peu bavard.
- L'finot a plutôt l'air d'avoir des besoins primaires !

- Il faut croire, dit-elle en haussant les épaules.

Elle se tourne alors vers Dreanya :

- Alors, vous avez trouvé la source du cri ?