3 bis. La salle des gardes (Féloptère, Gam, Sélène - Iris)

Lorsque vous sortez de la pièce, Dreanya et son garde ont déjà disparu.

Feloptère a écrit:

- Ne serait-il pas l'heure de manger ?

Sélène a écrit:

Je regarde Iris avec une moue impressionnée et glisse à voix basse à son oreille:

- Entre la tapisserie et le livre de Calliste, voilà une pièce bien intéressante... Elle mériterait une visite plus approfondie !

Je suis mes compagnons, et ne peux m'empêcher d'éclater de rire en entendant la remarque de Féloptère:

- A peine arrivé et tu penses déjà à manger ?

Iris répond par un mince sourire - sans préciser si la réponse s'adresse à la question du lutin ou à la remarque de la fille perdue.

Le garde répond d'une voix un peu bourrue :

- Le repas, c'est pas avant une heure. Si vous êtes là pour vous battre, je vais vous mener au sergent général. C'est bien ce que vous voulez ?

Je jette un regard noir au garde et hausse les épaules.
Bah, je suis en double bonne compagnie, protégé par un colosse peu bavard. Que demander de mieux ? Un sofa et des patisseries au miel...

Je me lèche les babines d'une langue aussi longue qu'un poignard et tente de penser à autre chose. Aux choses qui fâchent tiens.
"Si vous êtes là pour vous battre..." ! M'a t'il bien regardé l'idiot ? Et les donzelles ?

D'un oeil plus critique, j'observe Iris et Sélène. Bien formées, leurs formes révèlent aussi un corps atlhétique. Le miracle de la femme : derrière un minois ravissant, les griffes et les crocs prêts à jaillir pour vous mettre en pièces...

Je lance un regard un peu sec sur le garde qui s'adresse à nous de la sorte, avant de le corriger :

- Nous sommes là pour défendre la forteresse, chacun à sa manière. Allons voir le sergent général.

Le garde vous fait quitter le donjon et vous mène dans un bâtiment bas et long qu'il désigne sous le nom de "caserne".

Il vous fait avancer dans un long couloir qui aboutit à une petite cour intérieure. L'attroupement des soldats vous empêche de voir dans un premier temps ce qu'il s'y passe mais votre guide vous permet d'accéder à ce qui attire ainsi les attentions.

Vous reconnaissez d'abord Gliwir, vêtu d'un seul short de lin, le corps musclé oint d'une huile brillante, se battant avec un de ses hommes, plus grand que lui, "vêtu" de même. Les pieds s'enfoncent dans la couche de sable qui couvre le sol de ce gymnase extérieur, les mains glissent sur les bras empoignés de l'adversaire, les regards figent le temps pour chacun des deux.

Certains des spectateurs acclament l'un ou l'autre parti, mais vous sentez que le cœur n'y est pas - pas autant qu'il est coutume en général. Pourtant, quand soudain le neveu du capitaine fait glisser son bras sous celui de son adversaire pour le saisir autrement, sans doute grâce à une faille dans la position du corps, changeant son propre point d'équilibre pour attirer à lui son adversaire, le déstabilisant et, d'une prise, le faisant tomber sur le sable dans une chute qu'il accompagne, l'enthousiasme est général.

C'est dans les rires et les commentaires que le garde intervient.

- Sergent-général, voici les nouvelles recrues.

C'est à ce moment que les hommes présents prennent la peine de vous observer. Les deux femmes ne passent bien sûr pas inaperçues, et des sifflements se font entendre. Les commentaires et les rires vont bon train quand on s'aperçoit ensuite de la présence du farfadet. Gam, quant à lui, ne suscite aucun commentaire audible.

Gliwir est le seul dont le visage reste impénétrable.

- Ils tombent bien, nous allons pouvoir voir ce qu'ils valent à la lutte.

Mise au défi ? Test réel ? Ou bien est-ce une possibilité pour vous de prouver ce que vous valez auprès ses hommes et d'acquérir leur respect et leur confiance ?

Ma bouche se tord dans un rictus affreux.

*La lutte ?* Mais ont-ils donc tous perdu la tête ici ?

Je me rapproche d'Iris et lui jette un regard d'en bas. Plutôt expert dans l'art de l'esquive, je peux toutefois jouer quelques mauvais tours quand je me bats aux côtés d'un "ami".

* Décidément, ces soldats, tous les mêmes... A croire que leur cervelle pendouille entre leurs jambes. *

Je fusille du regard les merles siffleurs de l'assistance. Puis je jette un regard à Iris en haussant les épaules. Est-ce vraiment le moment de perdre du temps et des forces dans des combats inutiles ? Je continue d'une moue guère convaincue:

- Si vous y tenez...